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LA CAVALIÈRE

Ses yeux luisaient aux éclats rouges de la braise.

— C’est vrai, dit-elle, c’est vrai. Jamais je ne vous avais vu.

— Me laisserez-vous passer, femme ?

— Oui, répondit Hélène d’une voix si étrange qu’il recula de plusieurs pas. Mais, Nicaise m’a dit… Il n’était donc pas fou, Nicaise ! Et je l’ai chassé ! Nicaise m’a dit : Demoiselle, tâtez donc, un jour, le bras gauche de M. Ledoux !

Le bandit devint livide.

— Monsieur Ledoux, reprit Hélène, contenant sa voix qui voulait éclater, monsieur le marquis Ledoux de Romorantin, je vous laisserai passer si vous me donnez votre bras gauche à tâter.

Il haussa les épaules en riant d’un rire sinistre. Mais il avait peur, car il lança tout autour de lui un regard effaré.

Hélène, le voyant ainsi, sembla grandir.

— Ah ! ah ! fit-elle. Vous tremblez, monsieur