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LA CAVALIÈRE

Vertuchoux ! toutes les cousines étaient charmantes avec leurs colliers de perles et leurs pendants d’oreille que les mouvements de la courante faisaient briller à miracle. J’avais la dot en poche. Il y avait au bord de l’eau une barque qui m’attendait avec quatre jolis garçons, pour me mener marier ailleurs.

Je voulais remonter à Rouen, mais tous ces colliers et tous ces pendants d’oreille me prirent au cœur. Me voilà travaillant, et Dieu sait que j’y allais comme il faut ! J’avais déjà mes doublures pleines de bijoux, quand l’idée me vint d’emporter un dernier souvenir de ma femme. Ah mais ! elle cria, la mijaurée, parce que je lui fis saigner un peu l’oreille en arrachant son dernier pendant. Voilà toute la noce ameutée, et chacun cherchant ses joyaux perdus. Au voleur ! au voleur ! Ils se fâchaient, oui, et ne voulaient point me croire quand je leur disais : « Ce n’est qu’une aimable plaisanterie. » Des balourds !