Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
QUATRIÈME PARTIE.

ne puis pas me mêler de tout ceci… Faites de votre mieux, je vous prie, pour arriver à la découverte de la vérité.

Il recula son siège. Le bailli Payne et les autres hommes noirs à perruques grisâtres l’imitèrent ; et mistress Fenella écrivit sur son carnet :

« Scrupules honorables et délicatesse ombrageuse des magistrats irlandais. »

Gib s’avança en saluant à la ronde, avec une gaucherie timide. Les deux enfants le suivaient de près ; leurs yeux effarés s’ouvraient tout grands ; ils regardaient, étonnés, ces manteaux noirs et ces perruques poudrées ; ils ne se souvenaient point d’avoir vu jamais des hommes aussi laids.

Gib s’arrêta devant Joshua Daws ; il se tint debout, son chapeau à la main.

— Eh bien ! mon ami, lui dit le sous-intendant de police, vous voilà fidèle au rendez-vous, et prêt sans doute à faire ce dont nous sommes convenus ?…

Gib restait sous le coup de sa rencontre avec le vieux Mill’s, sa voix s’étouffa dans son gosier ; il ne put pas répondre.

Le grave Joshua tira de sa poche austère une poignée de petits gâteaux qu’il offrit aux enfants, avec un sourire presque aimable.