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QUATRIÈME PARTIE.

conté cela !… mais du diable si tu vaux mieux que moi, ma fille !

— Mary ! Mary !… murmurait Crackenwell inquiet, vous prenez le chemin de tout perdre !…

Lord George n’osait même pas en dire autant ; il devinait ce qui allait se passer, et attendait, engourdi par l’angoisse, l’issue de cette scène qui avait pour lui de si terribles menaces.

Lady Montrath s’était redressée devant la grossière apostrophe de Mary Wood. Durant un instant l’indignation fut chez elle plus forte que la frayeur, et tout le mépris qu’elle ressentait pour cette femme passa dans son regard.

Mary tressaillit à ce coup d’œil, et bondit sur ses pieds comme une furie ; elle s’élança vers Georgiana, les poings fermés et l’écume à la bouche.

Francès, par un mouvement instinctif, se mit au devant de son amie ; il y avait sous sa douce beauté le courage d’un homme. Mais Mary Wood avait l’irrésistible vigueur de la folie. Elle écarta Francès sans effort, et se trouva en face de la pauvre Georgiana, qui était pâle et qui tremblait de tous ses membres.

— Oui, sur mon honneur, miss Georgy, reprit-elle en appuyant sur ces deux derniers