Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
LA GALERIE DU GÉANT.

Si lord George eût prêté secours en ce moment à Robert Crackenwell, Mary n’aurait pas pu prononcer une parole de plus ; mais lord George semblait réduit à l’état de statue. Il regardait faire et ne bougeait pas.

Mary criait d’une voix qui s’enrouait de plus en plus :

— J’ai des laquais à Montrath et des laquais à Galway !… Ce n’est pas une femme comme moi qu’on peut murer dans un tombeau !… Dis à Robin de me lâcher, Montrath ! ou, par le nom du diable ! tes pairs te condamneront à mourir !… je dirai où est la pauvre Jessy !… je chercherai son fiancé Morris Mac-Diarmid… Ah ! ah ! je sais toute l’histoire, moi ! et les Molly-Maguires te brûleront, George Montrath, comme un damné que tu es !

Georgiana reprenait ses sens. Au nom de Morris Mac-Diarmid, Francès laissa échapper le flacon de sels et devint tout oreilles.

Crackenwell essaya de mettre sa main sur la bouche de Mary, mais ce mouvement rendit quelque liberté à l’ancienne servante, qui réussit à se retourner à demi et put engager une lutte corps à corps.

— Je suis plus forte que toi ! disait-elle. Ah ! Robin, misérable ! tu seras pendu, tu seras