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QUATRIÈME PARTIE.

Mais à la droite et à la gauche de Mac-Diarmid elle voyait un vieillard menacé de mort et une pauvre femme à l’agonie…

Elle se hâtait comme s’il se fût agi de sa propre vie. Dans ce frèle et gracieux corps de jeune fille la charité mettait une force virile.

Les arbres du parc s’éclaircirent, et à travers leurs troncs plus espacés les deux jeunes femmes aperçurent la mer. La voiture était à son poste, au bas du sentier que les chevaux n’auraient point pu gravir. Tandis que Crackenwell et le lord fouillaient les moindres recoins du château, les deux jeunes femmes couraient au grand trot sur le chemin de la ville.

Il y avait quelqu’un à les poursuivre par les routes rocheuses qui longent la baie de Kilkerran ; mais ce n’était ni Crackenwell ni Montrath.

Morris Mac-Diarmid avait dormi un sommeil de plomb durant toute cette nuit. Il faisait grand jour lorsqu’il s’éveilla. Son corps était brisé par la position qu’il avait gardée pendant ces longues heures d’accablement léthargique ; ses jambes roidies lui refusaient service, et son cou, glacé par l’humidité de la muraille, ne voulait plus se mouvoir. Chacun de ses membres lui renvoyait une douleur aiguë. Il essaya