Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
QUATRIÈME PARTIE.

O’Brien a été enfermée, sur l’ordre de George Montrath, par une femme nommée Mary Wood, dans la tour occidentale du vieux château de Diarmid.

Morris recula d’un pas, stupéfait et comme écrasé.

— Si près de moi ! murmura-t-il ; est-ce possible ?… Oh ! ne me trompez pas !…

Francès secoua lentement sa tête charmante, où sa mélancolie résignée mettait une expression angélique.

— Vous tromper ! dit-elle avec douceur. Oh non !… je l’aime, puisque vous l’aimez… et si Dieu écoute ma prière, elle sera heureuse pour vous faire heureux… Ne partez pas encore, ajouta-t-elle, je n’ai pas tout dit… un homme qui demeure dans les ruines, et qui se nomme Pat, je crois, est chargé de lui faire parvenir sa nourriture.

Le monstre !… murmura Morris, dont l’esprit s’éclairait à cette révélation soudaine.

— Cet homme vous dira, reprit Francès, par où l’on peut pénétrer dans la tombe murée… Allez maintenant, Mac-Diarmid, et que Dieu vous soit en aide !

Elle tendit sa main. L’obscurité empêcha Morris de voir ce mouvement, et il s’enfuit