Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
QUATRIÈME PARTIE.

que d’amour ! que d’amour !… et jamais je ne l’ai vue si belle !

Son corps eut un frissonnement violent. Il atteignit d’un bond la fissure, et s’y coula sans bruit.

Il rampa sur les pieds et sur les mains le long du boyau étroit ; il monta les trois degrés ménagés dans le roc, et sa tête dépassa les parois de la galerie.

Les voix des deux amants s’entendaient dans le silence du vaste souterrain. Ce n’étaient point des paroles de tendresse qu’ils échangeaient en ce moment. Il y avait chez Percy Mortimer une réaction vive contre sa récente apathie ; son fier courage revenait, faisant taire tout autre sentiment devant la voix de l’honneur.

— Je vous obéirai, Percy, disait Ellen ; ne savez-vous pas que votre volonté est la mienne ?… Dans quelques heures, vous serez à Galway, et Dieu veuille que votre innocence triomphe des embûches perfides de la haine !

— Ma présence seule suffira pour me justifier, répondait le major ; ne craignez rien, Ellen… demain, vers le milieu du jour, je serai aux grottes de Muyr, et je vous rendrai grâce pour tout l’amour que vous m’avez montré depuis hier. Demain nous serons heureux, reprit Mor-