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QUATRIÈME PARTIE.

sans forme distincte, qui profitait de l’éclaircie et se glissait vers les roches.

— Il a dit : Je veux !… murmura-t-il. Elle va… La mort même ne l’arrêterait pas !

Le bruit des pas ne s’entendait plus. La forme d’Ellen s’était perdue dans le lointain de la nuit.

Jermyn renouvela l’amorce de son mousquet et en battit la pierre humide à l’aide d’un caillou. Il s’achemina le long des flancs à pic du promontoire, et gagna la fissure.

Comme la première fois, il s’y engagea en rampant.

Au bout de quelques minutes, il se relevait, debout, entre deux colonnes.

Les sombres lueurs que gardait au dehors cette nuit de tempête disparaissaient ici entièrement. C’étaient des ténèbres lourdes et complètes où l’on ne pouvait se guider qu’à l’aide de l’ouïe et du toucher, comme font les aveugles.

Jermyn savait où était le major, parce qu’il avait entendu le bruit des voix, lors de sa première entrée dans la caverne.

Il se dirigea de ce côté avec des précautions infinies. Au bout de quelques pas, un son faible et régulier vint jusqu’à son oreille attentive. C’était le souffle d’une personne endormie.