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QUATRIÈME PARTIE.

et brandit son shillelah en donnant une impulsion nouvelle à sa course.

Les dragons étaient maintenant devancés. Morris ne savait pas s’ils continuaient leur route vers le cap ou s’ils longeaient, à gauche, les murailles du parc pour descendre à Kilkerran.

Que lui importait cela ? Il mettait sa main devant sa bouche pour protéger sa poitrine haletante et déchirée. Il allait, il allait !

Quelques minutes encore, et il passait devant le château neuf, sans jeter un regard sur ses fenêtres derrière lesquelles des lumières couraient en tous sens.

Un dernier élan le porta au pied des tours de Diarmid. Il s’arrêta durant une seconde, parce que le souffle lui manquait. Un murmure sourd venait du côté de Montrath, et l’air se chargeait d’une odeur de fumée.

Morris ne tourna pas même la tête. Il entra dans le réduit de Pat.

Le trou était éclairé par une branche de pin fichée dans la muraille ; à l’entrée de Morris, une voix lamentable s’éleva.

— Oh ! Mac-Diarmid, mon fils cher, disait-elle, sur votre salut, ayez pitié d’un pauvre malheureux ! Ils m’ont attaché là, dans ma propre maison, avec des cordes qui m’entrent dans