Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
QUATRIÈME PARTIE.

barie de l’intendant ne lui causait aucun surcroit de colère. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire. Il ramassait les forces de son corps et de son esprit. Il bandait en quelque sorte les puissants ressorts de son être, afin de dominer toute résistance au moment venu de la lutte.

Sa tête seule dépassait les parois de l’ouverture pratiquée par Crackenwell, Son regard demeurait fixé sur Jessy, que lui cachaient à moitié le lord et son complice.

Crackenwell s’agenouilla, et mit sa main sur le cœur de la recluse.

— Ma foi ! dit-il, ça ne bat pas très-fort !… Je crois que nous sommes venus au mauvais moment… Si nous avions pu attendre quelques heures seulement, nous aurions esquivé l’embarras de chercher un nouveau domicile à la petite.

Sa main glissa sur la poitrine amaigrie de Jessy, et monta jusqu’à son cou.

La tête de la recluse était renversée ; les longs doigts de Crackenwell lui firent comme un collier.

Il regarda Montrath en face.

La lanterne qu’il avait posée à terre éclairait son visage, où se lisait une question diabolique.