Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
252
QUATRIÈME PARTIE.

en flammes. Il ne restait rien des magnificences intérieures du beau château de Montrath.

Au même instant, on avait mis le feu à tous les étages et dans toutes les chambres.

Les riches meubles de France n’étaient plus que cendre ; les tableaux de maîtres flambaient ; tout se consumait, jusqu’au manuscrit du joli petit roman fashionable de la pauvre lady Montrath. Heureusement que, dans le même moment, à Londres, quelque lady Arabella, quelque miss Diana, quelque mistress Ophelia occupaient leurs loisirs à composer exactement la même histoire, laquelle a été inventée quatre cents fois au moins par les ladys de lettres de la joyeuse Angleterre, sous prétexte que Richardson en a fait un magnifique roman jadis.

Les Molly-Maguires s’étaient retirés au dehors, emmenant avec eux Mary Wood, ses quatre laquais et toute la maison de Montrath.

Suivant leur habitude, ils se rangèrent autour du château en flammes. Cette fois, ils avaient un autre but que de contempler leur œuvre : ils étaient persuadés que le lord et son intendant étaient cachés quelque part dans le manoir, et ils les guettaient au passage.

Auprès de la grille, vis-à-vis de l’avenue, se tenait le groupe des prisonniers, gardés par