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LA GALERIE DU GÉANT.

l’image d’Owen qui descendait au fond de son cœur.

Les dragons passèrent à deux ou trois cents pas, sur la gauche du château, dont l’incendie n’était pas commencé encore, et gagnèrent le sentier à pic qui descend du sommet de la montagne au galet, et sur lequel s’ouvrent les bouches des grottes de Muyr. Une fois déjà nous avons vu le pauvre Pat faire usage de ce chemin presque impraticable ; mais Pat avait ôté ses souliers de bois, et il était du pays.

Les dragons, avec leurs lourdes bottes, glissèrent bien des fois sur cette pente abrupte. Leurs mains se déchirèrent aux pointes du roc. Dans la nuit noire ils ne voyaient rien, sinon le vide sans fond sous leurs pieds chancelants.

Le hasard les servit. Ce qu’ils n’eussent point fait en plein jour peut-être, ils l’accomplirent protégés par ces ténèbres opaques qui leur cachaient les trois quarts du danger.

Ils atteignirent la base du cap.

C’était l’heure où les Molly-Maguires, décidés à envahir le château de Montrath, s’engageaient dans les rochers qui séparent le galet de la grève, afin de gagner l’avenue du château.

Brazer et ses dragons virent un mouvement confus, auquel se joignait une rumeur sourde.