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QUATRIÈME PARTIE.

Pendant qu’ils hésitaient, les dragons avaient rechargé leurs armes. Une partie d’entre eux, sous les ordres du cornette Dickson, traversa silencieusement le galet et vint se poster sur la route qui conduisait au château de Montrath.

— Feu ! dit encore Brazer.

La grève s’éclaira de nouveau, et plus d’un Irlandais tomba mort au pied de la grande colonnade. Mais cette seconde décharge avait montré la position de l’ennemi.

Parmi les ribbonmen une voix forte s’éleva.

— Molly-Maguire pour toujours ! cria-t-elle ; en avant ! en avant !

C’était Mickey Mac-Diarmid.

Quelques-uns répondirent à son appel. Larry et Sam, ses frères, s’élancèrent les premiers sur ses traces. Durant deux ou trois minutes les soldats de la reine eurent à combattre contre cette poignée d’hommes robustes et sans peur.

Mais ils étaient trop peu. Ils succombèrent tous l’un après l’autre, et plus d’un Saxon mourut avec eux. Mickey tomba le dernier en poussant le vieux cri des enfants de l’Irlande.

Ce qui restait de Molly-Maguires était un troupeau sans défense, anéanti par la frayeur. Les Anglais, échauffés par la lutte et obéissant d’ail-