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QUATRIÈME PARTIE.

Morris ouvrit la bouche pour répondre. Un geste impérieux de son père la lui ferma.

Celui-ci tira de son sein le masque de toile, insigne bien connu des ribbonmen.

Morris, à la vue de cette preuve, baissa la tête en silence.

Le vieillard se leva.

— Je vais retourner à Galway, dit-il, car le pauvre Gib avait raison : c’est Mac-Diarmid qui a tué Luke Neale !… Mac-Diarmid doit du sang à la loi !

— Mon père ! oh ! mon père ! s’écria Morris qui tomba sur ses genoux.

— Si vos frères reviennent, reprit le vieux Mills, répétez-leur mes paroles. Je n’ai plus de fils. Vivants ou morts, je maudis les Molly-Maguires, qui sont les ennemis de l’Irlande !

Le vieillard se dirigea vers la porte. Morris s’attachait à ses vêtements ; Jessy s’agenouilla, baignée de larmes, sur son passage. Il repoussa Morris durement ; il écarta Jessy d’un geste froid.

— Je vous défends de me suivre ! dit-il avant de passer le seuil.

On le vit descendre la montagne d’un pas ferme et se diriger vers la ville…

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