Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
LA GALERIE DU GÉANT.

pour se perdre, aussitôt après, parmi les rochers.

— Allumez des torches ! dit Mortimer.

Il s’élança dans le couloir, ses soldats l’y suivirent.

Dès les premiers pas, leurs pieds glissèrent dans le sang…

Mortimer passa le seuil des galeries où il avait laissé Ellen surprise par le sommeil. Il était toujours suivi par ses soldats ; les torches allumèrent les mille cristaux des parois et des voûtes ; la colonnade surgit, resplendissante ; le palais souterrain se para de ses fantastiques merveilles.

Mais, parmi tant de magnificences étincelantes, la mort gisait, livide et froide. Le sol était jonché de cadavres. De tous ceux que nous avons vus autour du château en flammes la nuit précédente, vainqueurs et vaincus, bien peu avaient gardé la vie.

Mortimer reconnut au premier rang lord George Montrath et son intendant Crackenwel, qui se couchaient, hideusement défigurés par les convulsions dernières.

Qui les avait tués ? les balles saxonnes ou la vengeance irlandaise ? Non loin d’eux, Mary Wood était étendue, son flacon de rhum débou-