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ÉPILOGUE.

cier qui commandait ces dragons portait avec une grâce hautaine son brillant costume de lieutenant-colonel. C’était un homme jeune encore ; son visage, d’une beauté irréprochable, se couvrait d’une mate pâleur, et sans la mélancolie amère de son sourire, on eût dit une figure de marbre.

Cet homme était le colonel Percy Mortimer. Le personnage vêtu de deuil qui lui faisait face était Morris Mac-Diarmid, qui donnait le bras à Jessy O’Brien, sa fiancée, rendue libre par la mort de Montrath.

Entre le colonel et Morris la foule encombrait le passage, et regardait curieusement le paquebot qui faisait ses préparatifs de départ. On discutait chaudement : les uns disaient que le Libérateur était à bord déjà, et qu’on allait voir bientôt le steamer gagner le large ; les autres se récriaient énergiquement, et protestaient que le vieux Dan était trop bon Irlandais pour quitter ainsi brusquement et sans mot dire les dignes repealers de Galway.

Une clameur qui s’éleva au loin parmi la cohue du côté de la vieille ville sembla donner raison à ces derniers ; le flot des têtes chevelues s’agita de toutes parts.

— Le voilà ! le voilà ! criait-on.