Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
QUATRIÈME PARTIE.

Une seconde larme tomba sur la main d’Ellen, qui ne chercha plus à voir. Son regard monta vers le ciel, chargé de reconnaissance passionnée.

Jermyn allait céder ; il était vaincu ; cette larme accusait la faiblesse de son cœur. Ellen attendait. Mais Jermyn gardait toujours le silence.

Il fallait un dernier coup. Ellen composa rapidement son visage. Sa beauté fière se transforma soudain et prit des séductions qui ne lui appartenaient point. Ses yeux s’alanguirent, une coquetterie, subitement révélée, mit des caresses dans son sourire. Sa taille ondula plus molle ; tout son être se vêtit pour ainsi dire d’une grâce nouvelle et imprévue. La vierge noble dépouillait son manteau hautain de froideur. Elle voulait séduire, et rien qu’à le vouloir, elle trouvait sous sa fierté austère tout ce que femme eut jamais de charmes souriants et de promesses enchantées…

Elle se serra contre Jermyn. Jermyn saisit son front à deux mains.

Elle se souleva en murmurant de douces paroles. Sa bouche effleura les cheveux de Jermyn.

Jermyn se dressa de toute sa hauteur et de-