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LA GALERIE DU GÉANT.

— N’est-elle donc pas morte ? demanda Pat.

Morris devint plus pâle, et sa tête se pencha.

— Je ne sais ! murmura-t-il ; mon Dieu ! mon Dieu ! ayez pitié de nous !

Pat le regardait curieusement. Morris se redressa tout à coup, et frappa du pied avec impatience.

— Tu n’es pas parti encore ! s’écria-t-il. Je te dis qu’il y a une pauvre douce créature qui se meurt en m’appelant à son aide !… Qui sait ce que valent les minutes en ce moment ?… Va donc, malheureux, va donc vite !… Tu interrogeras, tu écouteras, tu devineras… Si je pouvais pénétrer dans ce château maudit !…

Pat hésitait.

— Il faut demander où est la petite Jessy ? dit-il.

— Non, sur ta vie !… s’écria Morris. Si elle est à Montrath, ils la tueraient… Il faut deviner, te dis-je !… il faut savoir le nom de cette étrangère… et il faut revenir bien vite m’apprendre ce que tu auras su.

Pat caressa une dernière fois du regard son lit de paille, puis il sortit, n’osant désobéir…

Morris, resté assis sur un billot, écoutait les pas de l’ancien valet de ferme, qui s’éloignait