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LA GALERIE DU GÉANT.

Toute cette journée s’était écoulée pour lui en vaines tentatives. L’affaire du bog de Clare-Galway avait éloigné de sa route tous ceux qui auraient pu lui venir en aide ; il avait cherché inutilement ses frères et ses amis.

Seul et sans se rendre compte de l’espoir confus qui le guidait, il s’était présenté à la porte du château de Montrath.

Il devinait que là était cette femme rencontrée au pied du cap Ranach, cette femme aux mains de qui, dans la matinée, il avait arraché le pauvre manuscrit de Jessy, cette femme qui savait sans doute où se mourait sa fiancée.

En tout autre pays, un homme dans la position de Morris Mac-Diarmid eût songé à la justice et appelé les magistrats à son secours.

Cette plainte, écrite avec du sang sur des lambeaux de linge, eût été partout ailleurs un moyen suffisant d’arriver à la découverte de la à vérité.

Mais en Irlande le paysan catholique n’espère point en l’équité du juge protestant. Montrath était un lord, le landlord le plus riche de tout le Connaught ; il exerçait sur les autorités de Galway une influence que personne ne pouvait ignorer.

Morris ne songea même pas à faire appel à