Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LE BOSSU.

ment, si vous avez parlé de mademoiselle de Caylus dans votre lettre à Nevers.

— Parbleu ! je lui explique mon affaire en grand. Il fallait bien donner un prétexte à ce lointain rendez-vous.

Les estafiers échangèrent un regard.

— Ah çà ! qu’avez-vous donc ? demanda brusquement le Parisien.

— Nous réfléchissons, répondit Passepoil ; nous sommes heureux de nous trouver là pour vous rendre service.

— C’est la vérité, capédébiou ! ajouta Cocardasse, nous allons vous donner un bon coup d’épaule.

Lagardère éclata de rire, tant l’idée lui sembla bouffonne.

— Vous ne rirez plus, monsieur le chevalier, prononça le Gascon avec emphase, quand je vous aurai appris certaine nouvelle…

— Voyons ta nouvelle ?

— Nevers ne viendra pas seul au rendez-vous.

— Fi donc ! pourquoi cela ?

— Parce que, après ce que vous lui avez écrit, il ne s’agit plus entre vous d’une partie de plaisir… l’un de vous deux doit mourir ce soir… Nevers est l’époux de mademoiselle de Caylus.