Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
LE BOSSU.

— Comme il doit être bon de gagner peu à peu, à force de soins, à force de tendresse, tout l’amour de ces chères petites créatures, de guetter le premier sourire, d’attendre la première caresse, et qu’il doit être facile de se dévouer tout entier à leur bonheur !

Et mille autres folies que la plupart des hommes de bon sens n’auraient point trouvées.

Et mille naïvetés tendres qui feraient sourire les messieurs, mais qui eussent mis des larmes dans les yeux de toutes les mères.

Et enfin ce mot, ce dernier mot, parti du fond de son cœur comme un acte de contrition :

— Ah ! je n’avais jamais tenu un enfant dans mes bras !

À ce moment, le troisième signal partit derrière les cabanes du hameau de Tarrides.

Lagardère tressaillit et s’éveilla. Il avait rêvé qu’il était père.

Un pas vif et sonore se fit entendre au revers du cabaret de la Pomme-d’Adam. Cela ne se pouvait confondre avec la marche de ses soudards qui étaient là tout à l’heure. Au premier son, Lagardère se dit :

— C’est lui !

Nevers avait dû laisser son cheval à la lisière de la forêt.