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LE BOSSU.

teau vers l’occident. Une nuit, la foudre le frappa. C’était déjà un grand arbre ; il tomba au choc et se coucha en travers de la douve.

Depuis lors, il est resté là, végétant par l’écorce, qui seule est restée vive à l’endroit de la rupture. Mais le point curieux, c’est qu’une pousse s’est dégagée du tronc, à trente ou quarante pieds des bords de la douve. Cette pousse a grandi ; elle est devenue un chêne superbe, un chêne suspendu, un chêne miracle, sur lequel deux mille cinq cents touristes ont déjà gravé leur nom.

Ces Caylus-Tarrides se sont éteints vers le commencement du xviiie siècle en la personne de François de Caylus, chevalier, marquis de Caylus, l’un des personnages de notre histoire.

En 1699, M. le marquis de Caylus était un homme de soixante ans. Il avait suivi la cour au commencement du règne de Louis XIV, mais sans beaucoup de succès, et s’était retiré mécontent.

Il vivait seul maintenant dans ses terres, avec la belle Aurore de Caylus, sa fille unique.

On l’avait surnommé dans le pays Caylus-Verrous. Voici pourquoi.

Aux abords de sa quarantième année, M. le marquis, veuf d’une première femme qui ne lui