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LE BOSSU.

Ah ! c’étaient deux fiers lutteurs !

— À toi, seigneur Saldagne ! criait le Parisien ; c’est le coup que je t’enseignai à Ségorbe ! À toi, Faënza !… Mais approchez donc ; il faudrait, pour vous atteindre, des hallebardes de cathédrale !

Et il piquait ! et il fauchait ! Il ne se trouvait déjà plus un seul des bandouliers qu’on avait mis en avant.

Derrière les contrevents de la fenêtre basse, il y avait quelqu’un. Ce n’était plus Aurore de Caylus.

Il y avait deux hommes qui écoutaient, le frisson dans les veines et la sueur glacée au front.

C’étaient M. de Peyrolles et son maître.

— Les misérables ! dit le maître, ils ne sont pas assez de dix contre un !… Faudra-t-il que je me mette de la partie ?

— Prenez garde, monseigneur !

— Le danger est qu’il en reste un de vivant ! dit le maître.

Au-dehors :

— J’y suis ! j’y suis !

En vérité, le cercle s’élargissait ; les coquins pliaient. Et il ne restait plus que quelques minutes pour parfaire la demi-heure.