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LE BOSSU.

Il se détourna pour se tenir les côtes, et ajouta :

— Il est magnifique !

Macaire cependant, le voyant rire, se ravisa et pensa :

— Après tout, c’est ici la foire. Ce grotesque a peut-être assassiné quelque traitant au coin d’une rue… S’il avait les poches pleines !… J’ai envie d’entamer l’entretien, sandiéou !

— Qui sait, réfléchissait en même temps Bertrand, on doit en voir ici de toutes les couleurs… L’habit ne fait pas le moine… Ce croquemitaine a peut-être fait quelque coup hier soir… S’il y avait de bons écus dans ces vilaines poches… Fantaisie me prend de faire un peu connaissance.

Macaire s’avançait.

— Mon gentilhomme !… dit-il en saluant avec roideur.

— Mon gentilhomme !… faisait au même instant Bertrand, courbé jusqu’à terre.

Ils se redressèrent comme deux ressorts et d’un commun mouvement.

L’accent de Macaire avait frappé Bertrand ; la mélopée nasale de Bertrand avait fait tressaillir Macaire.

— A pa pur ! s’écria ce dernier ; je crois que c’est c’ta couquin de Passepoil !