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LE BOSSU.

Cocardasse se redressa.

— Eh donc ! s’écria-t-il en homme qui prend son parti, sais-tu, mon bon ?… quand il m’aura couché sur le pavé ou sur l’herbe, avec ce trou entre les deux sourcils, car je sais bien qu’on ne lui résiste pas, je lui dirai comme autrefois : « Hé ! lou petit couquin ! tends-moi seulement la main, et, pour que je meure content, pardonne au vieux Cocardasse ! » Capédébiou ! voilà tout ce qu’il en sera.

Passepoil ne put retenir une grimace.

— Je tâcherais qu’il me pardonnât aussi, dit-il, mais pas si tard.

— Au petit bonheur, ma caillou !… En attendant, il est exilé de France… À Paris, du moins, on est sûr de ne point le rencontrer…

— Sûr ?… répéta le Normand d’un air peu convaincu.

— Enfin, c’est, en cet univers, l’endroit où l’on a le plus de chance de l’éviter… J’y suis venu pour cela.

— Moi de même.

— Et aussi pour me recommander au bon souvenir de M. de Gonzague.

— Il nous doit bien quelque chose, celui-là !

— Saldagne et Faënza nous protégeront.