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LE BOSSU.

Oriol avait reçu le jour au coin de la rue Mauconseil, dans une boutique de bonneterie. Si Chaverny eût gardé ce mot pour le souper, il aurait eu un succès fou.

— Vous avez votre pension, Navailles, reprit cependant M. de Gonzague, cette vivante providence ; Montaubert, vous avez votre brevet.

Montaubert et Navailles se repentirent d’avoir ri.

— Nocé, continua le prince, vous monterez demain dans les carrosses. Vous, Gironne, je vous dirai, quand nous serons seuls tous deux, ce que j’ai obtenu pour vous.

Nocé fut content. Gironne le fut davantage.

Gonzague, poursuivant le cours de ses largesses, qui ne lui coûtaient rien, nomma chacun par son nom. Personne ne fut oublié.

— Viens çà, marquis, dit-il enfin.

— Moi ! fit Chaverny.

— Viens çà, enfant gâté !

— Cousin, je connais mon sort, s’écria plaisamment le marquis ; tous nos jeunes condisciples qui ont été sages ont eu des satisfecit… Moi, le moins que je risque, c’est d’être au pain et à l’eau. Ah ! ajouta-t-il en se frappant la poitrine, je sens que je l’ai bien mérité !

T. II.
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