Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
LE BOSSU.

M. le régent avait fixé à trois mille le nombre des entrées. Dubois tierça sous mains le compte ; Bois-Rosé, maître des cérémonies, le doubla en tapinois.

À ces époques où règne la contagion de l’agio, l’agio se fourre partout, rien n’échappe à son envahissante influence.

De même que vous voyez, dans les bas quartiers du négoce, les petits enfants marchant à peine trafiquer déjà de leurs jouets, et faire l’article en bégayant, sur un pain d’épice entamé, sur un cerf-volant en lambeaux, sur une demi-douzaine de billes ; de même, quand la fièvre de spéculer prend un peuple, les grands enfants se mettent à survendre tout ce qu’on recherche, tout ce qui a vogue : les cartes du restaurant à la mode, les stalles du théâtre heureux, les chaises de l’Église encombrée.

Si le pain est rare, on fait les miches à prime ; si c’est le vin, on fait monter le campêche.

Et ces choses ont lieu tout uniment, sans que personne s’en formalise.

Ceux qui pourraient se plaindre ont en général la voix trop faible et parlent de trop bas.

Ceux qui ont une tribune ne peuvent crier tant ils ont la bouche pleine.

Mon Dieu, M. de Gonzague pensait comme