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LE BOSSU.

madame de Montespan pleura ; Louis le Grand larmoya, puis tous deux tirèrent leur révérence à l’austère assemblée, et de cette aventure naquit mademoiselle de Blois, qui est maintenant madame la duchesse d’Orléans.

— Qu’elle est belle ! dit Chaverny tout rêveur.

— Ah çà ! fit Oriol, savez-vous une idée qui me vient ? Cette assemblée de famille… si c’était pour un divorce !

On se récria d’abord, puis chacun convint que la chose n’était pas impossible.

Personne n’ignorait la profonde séparation qui existait entre le prince de Gonzague et sa femme.

— Ce diable d’homme est fin comme l’ambre, reprit Taranne, il est capable de laisser la femme et de garder la dot !

— Et c’est là-dessus, ajouta Gironne, que nous allons donner nos votes.

— Qu’en dis-tu, toi, Chaverny ? demanda le gros Oriol.

— Je dis, répliqua le petit marquis, que vous seriez des infâmes, si vous n’étiez des sots…

— De par Dieu ! petit cousin, s’écria Nocé, tu es à l’âge où l’on corrige les mauvaises habitudes ; j’ai envie…