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LE BOSSU.

Elle n’avait jamais cessé, cependant, de faire les plus actives recherches en France et à l’étranger. Gonzague avait toujours caisse ouverte pour les désirs de sa femme. Seulement, il s’arrangeait de manière que tout le monde fût dans le secret de ses générosités.

Au commencement, la princesse avait cédé plus d’une fois au besoin de s’épancher. On n’arrive pas tout de suite à cet austère courage qu’il faut pour pratiquer l’isolement complet. La princesse était trahie. Gonzague achetait à prix d’argent tout ce qui l’entourait.

Depuis des années, elle n’avait plus confiance qu’en Dieu.

Au commencement de la saison, son confesseur avait pourtant placé près d’elle une femme de son âge, veuve comme elle, qui lui inspirait de l’intérêt. Cette femme se nommait Madeleine Giraud. Elle était douce et dévouée.

La princesse avait fait choix d’elle pour l’attacher plus particulièrement à sa personne.

C’était Madeleine Giraud qui répondait maintenant à M. de Peyrolles, chargé deux fois par jour de venir chercher des nouvelles de la princesse, demander pour Gonzague la faveur de présenter ses hommages et annoncer que le couvert de madame la princesse était mis.