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LE BOSSU.

Quant au petit marquis, il se dandinait sur son fauteuil et mâchait entre ses dents :

— Mon illustre cousin est un coquin sublime !

Les autres comprenaient à l’attitude même de madame de Gonzague ce que l’infortuné prince avait dû souffrir.

— C’est trop ! dit M. de Mortemart au cardinal de Lorraine ; — soyons justes, c’est trop !

M. de Mortemart s’appelait Victurnien de son nom de baptême, comme tous les membres de la maison de Rochechouart. Ces divers Victurniens étaient généralement de bons hommes. Les mémoires méchants leur font cette querelle d’Allemand qu’aucun d’eux n’inventa la poudre.

Le cardinal de Lorraine secoua son jabot, chargé de tabac d’Espagne. Chaque membre du respectable sénat faisait ce qu’il pouvait pour garder sa gravité austère.

Mais, aux petits bancs, on ne se gênait point. Gironne s’essuyait les yeux qu’il avait secs ; Oriol, plus tendre ou plus habile, pleurait à chaudes larmes.

— Quelle âme ! dit Tavanne.

— Quelle belle âme ! amenda M. de Peyrolles qui venait d’entrer.

— Ah ! fit Oriol avec sentiment, on n’a pas compris ce cœur-là !