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LE BOSSU.

dans la salle. L’indignation d’Oriol et compagnie ne connaissait plus de bornes.

— C’en est trop ! dit Gonzague, feignant d’être blessé profondément ; messieurs, je crois avoir fait mon devoir…

— Largement ! s’écria Gironne.

— Messieurs, poursuivit Gonzague en apaisant de la main le zèle trop bruyant du bataillon sacré, la patience humaine a des bornes… je m’adresserai une dernière fois à madame la princesse, et je lui dirai : Il faut de bonnes raisons, des raisons graves et fortes pour repousser la vérité évidente.

— Hélas ! soupira le bon cardinal, ce sont mes propres paroles !… mais quand ces dames se sont mis quelque chose en tête…

— Ces raisons, acheva Gonzague, madame, les avez-vous ?

— Oui, répondit la voix mystérieuse.

— Oui ! répliqua la princesse à son tour.

Gonzague était livide et ses lèvres s’agitaient convulsivement. Il sentait qu’il y avait là, au sein même de cette assemblée convoquée par lui, une influence hostile, mais insaisissable. Il la sentait, mais il la cherchait en vain.

Depuis quelques minutes, tout était changé dans la personne de la veuve de Nevers. Le