Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
LE BOSSU.

beaux portails : des hôtels nobles, çà et là parmi les masures.

Les habitants de ces rues étaient tous pareils aux habitants des carrefours voisins : en général des petits bourgeois, merciers, revendeurs ou tailleurs de soupe. — Il se rencontrait dans Paris de beaucoup plus vilains endroits.

À l’angle de la rue du Chantre et de la rue Saint-Honoré, s’élevait une maison de modeste apparence, proprette et presque neuve. L’entrée était par la rue du Chantre : une petite porte cintrée au seuil de laquelle on arrivait par un perron de trois marches.

Depuis quelques jours seulement, cette maison était occupée par une jeune famille dont les allures intriguaient passablement le voisinage curieux.

C’était un homme, un jeune homme, du moins si l’on s’en rapportait à la beauté toute juvénile de son visage, au feu de son regard, à la richesse de sa chevelure blonde encadrant un front ouvert et pur. — Il s’appelait maître Louis et ciselait des gardes d’épée.

Avec lui demeurait une toute jeune fille, belle et douce comme les anges, dont personne ne savait le nom.

On les avait entendus se parler. Ils ne se