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LE BOSSU.

ils avaient quitté Paris comme si le feu eût été à leurs chausses.

Il est certain qu’à Paris, en ce temps-là, les maîtres en fait d’armes se frottaient aux plus grands seigneurs. Ils savaient souvent le dessous des cartes mieux que les gens de cour eux-mêmes.

C’étaient de vivantes gazettes. Jugez si Passepoil, qui, en outre, avait été barbier, devait en connaître de belles !

En cette circonstance, ils comptaient bien tous deux tirer parti de leur science.

Passepoil avait dit, en partant de Tarbes :

— C’est une affaire où il y a des millions… Nevers est la première lame du monde après le petit Parisien… S’il s’agit de Nevers, il faut qu’on soit généreux.

Et Cocardasse n’avait pu qu’approuver chaudement un discours si sage.

Il était deux heures après midi quand ils arrivèrent au hameau de Tarrides, et le premier paysan qu’ils rencontrèrent leur indiqua l’auberge de la Pomme-d’Adam.

À leur entrée, la petite salle basse de l’auberge était déjà presque pleine. Une jeune fille, ayant la jupe éclatante et le corsage lacé des paysannes de Foix, servait avec empressement,