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LE BOSSU.

Henri et cligna de l’œil d’un air bonhomme et terrible à la fois.

» Il n’y a que les Espagnols pour réunir Croquemitaine à Sancho Pança.

» — Vous ne m’avez pas encore appris ce que vous voulez de moi, dit Henri.

» Deux ou trois fois, ses yeux s’étaient tournés, malgré lui, vers l’or étalé sur la table.

» Nous étions si pauvres !

» — Eh bien, eh bien, fit l’oncle Miguel, cela se devine, que diable !… n’est-ce pas, mon neveu don Sanche ?… Les Crencha n’ont jamais reçu de soufflet… c’est la première fois que cela se voit dans l’histoire. Les Crencha sont des lions, voyez-vous, seigneur cavalier !… Et spécialement, mon neveu don Sanche… mais…

» Il fit une pause après ce mais.

» La figure de mon ami Henri s’éclaira, tandis que son regard glissait de nouveau sur le tas de quadruples pistoles.

» — Je crois comprendre, dit-il, et je suis prêt à vous servir.

» — À la bonne heure ! s’écria l’oncle don Miguel ; — par saint Jacques ! voici un digne cavalier.

» Le neveu don Sanche, perdant son flegme, se frotta les mains d’un air tout content.

» — Je savais bien que nous allions nous en-