Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/453

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
LE BOSSU.

» Un Espagnol qui a trois lieues à faire dans une direction quelconque envoie chercher le garde-note et dicte son testament.

» De Pampelune à Burgos, nous eûmes des centaines d’aventures, mais aucune qui eût trait à nos persécuteurs. C’est de celles-là seulement, ma mère, que je veux vous entretenir. — Nous devions les retrouver encore une fois avant d’arriver à Madrid.

» Nous avions pris par Burgos afin d’éviter le voisinage des sierras de la Vieille-Castille. L’épargne de mon ami s’épuisait rapidement et nous avancions peu, tant la route était pavée d’obstacles. Le récit d’un voyage en Espagne ressemble à un entassement d’accidents rassemblés à plaisir par une imagination romanesque et moqueuse.

» Enfin, nous laissâmes derrière nous Valladolid et les dentelles de son clocher sarrasin. Nous avions fait plus de la moitié de notre route.

» C’était le soir : nous allions côtoyant les frontières du Léon pour arriver à Ségovie. Nous étions montés tous deux sur la même mule et nous n’avions point de guide. — La route était belle. On nous avait enseigné une auberge sur l’Adaja où nous devions faire grande chère.