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LE BOSSU.

» Les mois s’écoulèrent. Je pris de la tristesse. Henri s’en aperçut et devint malheureux…

» …… Ma chambre donnait sur ces immenses jardins qui étaient derrière la Calle-Réal. Le plus grand et le plus beau de ces jardins appartenait à l’ancien palais du duc d’Ossuna, tué en duel par M. de Favas, gentilhomme de la reine. Depuis la mort du maître, le palais était désert.

» Un jour, je vis se relever les jalousies tombées. Les salles vides s’emplirent de meubles somptueux, et de magnifiques draperies flottèrent aux croisées. — En même temps, le jardin abandonné s’emplit de fleurs nouvelles.

» Le palais avait un hôte.

» J’étais curieuse comme toutes les recluses. Je voulus savoir son nom… Quand j’appris le nom, il me frappa. — Celui qui venait habiter le palais d’Ossuna se nommait Philippe de Mantoue, prince de Gonzague.

» Gonzague ! J’avais vu ce nom sur la liste de mon ami Henri.

» C’était le second des deux noms inscrits pendant le voyage.

» C’était le dernier des quatre qui restaient : Faënza, Saldagne, Peyrolles et Gonzague.