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LE BOSSU.

— Mais on le dit mourant ! se récria Saldagne.

— Poussif ! ajouta Pinto.

— Surmené, cassé, pulmonaire ! achevèrent les autres.

Cocardasse et Passepoil ne disaient plus rien.

Celui-ci secoua la tête lentement, puis il repoussa son verre. Le Gascon l’imita.

Leur gravité soudaine ne put manquer d’exciter l’attention générale.

— Qu’avez-vous ? qu’avez-vous donc ? demanda-t-on de toutes parts.

On vit Cocardasse et son prévôt se regarder en silence.

— Ah çà ! que diable signifie cela ? s’écria Saldagne ébahi.

— On dirait, ajouta Faënza, que vous avez envie d’abandonner la partie ?

— Mes mignons, répliqua gravement Cocardasse, on ne se tromperait pas beaucoup.

Un tonnerre de réclamations couvrit sa voix.

— Nous avons vu Philippe de Nevers à Paris, reprit doucement frère Passepoil, il venait à notre salle… c’est un mourant qui vous taillera des croupières !

— À nous ! se récria le chœur.

Et toutes les épaules de se hausser avec dédain.