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LE BOSSU.

m’ennuie de voir que notre demoiselle se fait comme ça de la peine… Si j’osais…

Il avait traversé la salle basse. Son pied toucha la première marche de l’escalier qui conduisait à l’appartement de maître Louis.

« C’est défendu, pensa-t-il ; je n’aimerais pas à voir monsieur le chevalier en colère comme l’autre fois… Dieu de Dieu !… »

— Ah çà ! — notre demoiselle, reprit-il en se rapprochant, — pourquoi donc qu’il se cache tout de même ?… Ça fait jaser… Moi, d’abord, je sais que je jaserais si j’étais à la place des voisins… et pourtant, certes, je ne suis pas bavard… je dirais comme les autres : C’est un conspirateur… ou bien : C’est un sorcier !

— Ils disent donc cela ? demanda Aurore.

Au lieu de répondre, Berrichon se mit à rire.

— Ah ! Seigneur Dieu ! s’écria-t-il, — s’ils savaient comme moi ce qu’il y a là-haut !… Un lit, un bahut, deux chaises, une épée pendue au mur… voilà tout le mobilier ! — Par exemple, s’interrompit-il, — dans la pièce fermée, je ne sais pas,… je n’ai vu qu’une chose…

— Quoi donc ? interrompit Aurore vivement.

— Oh ! fit Berrichon, — pas la mer à boire !… c’était un soir qu’il avait oublié de mettre la