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LE BOSSU.

c’est peut-être mon dernier jour de jeunesse et d’espoir !…

— Henri ! au nom de Dieu ! expliquez-vous ! s’écria la jeune fille.

Maître Louis avait les yeux au ciel.

— J’ai fait selon ma conscience ! murmura-t-il ; celui qui est là-haut me voit : je n’ai rien à lui cacher. Adieu, Aurore ; reprit-il ; vous ne dormirez point cette nuit… voyez et réfléchissez… consultez votre raison avant votre cœur… je ne veux rien vous dire… je veux que votre impression soit soudaine et entière… Je craindrais, en vous prévenant, d’agir dans un but d’égoïsme… souvenez-vous seulement que, si étranges qu’elles soient, vos aventures de cette nuit auront pour origine ma volonté, pour but votre intérêt… Si vous tardiez à me revoir, ayez confiance. — De près ou de loin, je veille sur vous.

Il lui baisa la main, et reprit le chemin de son appartement particulier.

Aurore, muette et toute saisie, le suivait des yeux. — En arrivant au haut de l’escalier, maître Louis, avant de franchir le seuil de sa porte, lui envoya un signe de tête paternel avec un baiser.