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LE BOSSU.

— Je la savais… j’avais permission de te voir…, car, moi aussi ; j’ai un maître…

— Moi, je n’ai pas de maître !… interrompit Aurore avec un mouvement de fierté.

— Un esclave… si tu veux… un esclave qui commande… Je devais venir demain matin… mais quand ma toilette a été finie, j’ai trouvé que ma chaise se faisait bien longtemps attendre… Je me suis dit : Comme j’irais bien faire une visite à ma petite Aurore !

— Tu m’aimes donc toujours ?

— À la folie… Mais laisse-moi te conter ma première histoire… après celle-ci, une autre… je te dis qu’il en pleut… Il s’agissait, moi qui n’ai pas encore mis le pied dehors depuis mon arrivée, il s’agissait de trouver ma route dans ce grand Paris inconnu, depuis l’église Saint-Magloire jusqu’ici…

— L’église Saint-Magloire ? interrompit Aurore ; tu demeures de ce côté ?

— Oui… j’ai ma cage comme tu as la tienne, gentil oiseau… Seulement, la mienne est plus jolie… mon Lagardère à moi fait mieux les choses…

— Chut ! fit Aurore en mettant un doigt sur sa bouche.

— Bien ! bien ! je vois que nous habitons