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LE BOSSU.

pectueux que le premier, ouvre une petite porte, à moi inconnue, dans ma propre chambre !… Conçois-tu cela ?… puis il me fait passer par des couloirs que je ne soupçonnais absolument pas… Nous sortons sans être vus… un carrosse stationnait dans la rue… Il me donne la main pour y monter ; dans le carrosse, il est d’une convenance parfaite… Nous descendons tous deux à ta porte : le carrosse repart au galop… Je monte les degrés… et quand je me retourne pour le remercier… personne !

Aurore écoutait toute rêveuse.

— C’est lui !… murmura-t-elle ; ce doit être lui.

— Que dis-tu ? fit dona Cruz.

— Rien… Mais sous quel prétexte vas-tu être présentée au régent, Flor, ma gitanita ?

Dona Cruz se pinça les lèvres.

— Ma bonne petite, répondit-elle en s’installant dans une bergère, il n’y a pas ici plus de gitanita que dans le creux de ta main !… Il n’y a jamais eu de gitanita, c’est une chimère, une illusion, un mensonge, un songe… Nous sommes la noble fille d’une princesse, tout uniment…

— Toi ! fit Aurore stupéfaite.

— Eh bien ! qui donc ? repartit dona Cruz ; à moins que ce ne soit toi… Vois-tu, chère belle, les