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LE BOSSU.

Passepoil s’était prudemment reculé.

Le bossu tendit une veste de livrée à Passepoil, une autre à Cocardasse.

— Et vite ! commanda-t-il sans élever la voix.

Ils hésitèrent. Le Gascon surtout ne pouvait point se faire à l’idée d’endosser ces habits de laquais.

— Capédédious ! s’écria-t-il, de quoi te mêles-tu, toi ?

— Chut !… siffla le bossu ; dépêchez…

On entendit à travers la porte la voix de dona Cruz qui disait :

— C’est parfait ! Il ne manque plus que la litière !

— Dépêchez ! répéta impérieusement le bossu.

En même temps, il éteignit la lampe.

La porte de la chambre d’Aurore s’ouvrit, jetant dans la salle basse une lueur vague.

Cocardasse et Passepoil se retirèrent derrière la cage de l’escalier pour faire rapidement leur toilette.

Le bossu entr’ouvrit une des fenêtres donnant sur la rue du Chantre.

Un léger coup de sifflet retentit dans la nuit.

Une des litières s’ébranla.

Les deux caméristes traversaient en ce mo-