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LE BOSSU.

par l’épouvante, étrangla sa voix au passage.

Aurore, qui se tournait et se retournait devant son miroir ; car la parure la faisait coquette ; Aurore ne l’entendit point, étourdie qu’elle était par les murmures de la foule, massée sous ses fenêtres.

On venait d’annoncer que le carrosse de M. Law, qui venait de l’hôtel d’Angoulême, était à la hauteur de la Croix du Trahoir.

— Il vient ! il vient ! criait-on de toutes parts.

Et la cohue de s’agiter follement.

— Mademoiselle, dit Cocardasse en dessinant un profond salut, qui fut perdu faute de quinquet, permettez-moi de vous offrir…

Dona Cruz était déjà à l’autre bout de la chambre.

Là, elle rencontra deux autres mains, moins poilues, mais plus calleuses, qui étaient la propriété de frère Amable Passepoil. Cette fois, elle réussit à pousser un grand cri.

— Le voici ! le voici ! disait la foule.

Le cri de la pauvre dona Cruz fut perdu comme le salut de Cocardasse.

Elle échappa à cette seconde étreinte, mais Cocardasse la serrait de près. Passepoil et lui s’arrangeaient pour lui fermer toute autre issue