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LE BOSSU.

— De la tenue, enfants ! Ne nous emportons pas, et faisons danser en mesure MM. les volontaires du roi.

Les gens de Carrigue encombraient déjà la porte.

— Eh bien, fit celui-ci, que vous a-t-on dit ?

Les maîtres d’armes se levèrent et saluèrent poliment.

— Priez-les, dit le canonnier de Flandre, de passer par la fenêtre.

En même temps, il prit le verre plein de Cocardasse, et le porta à ses lèvres.

Carrigue disait cependant :

— Ne voyez-vous pas, mes rustres, que nous avons besoin de vos brocs, de vos tables et de vos escabelles ?

— A pa pur ! fit Cocardasse junior, nous allons vous donner tout cela, mes mignons !

Il écrasa le broc sur la tête du canonnier, tandis que frère Passepoil envoyait sa lourde escabelle dans la poitrine de Carrigue.

Les seize flamberges furent au vent au même instant. C’étaient tous gens d’armes solides, braves et batailleurs par goût. Ils y allèrent avec ensemble et de bon cœur.

On entendait le ténor Cocardasse dominer le tumulte par son juron favori.