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CHAPITRE X.

PETITE SŒUR.

Gertraud écoutait plus attentive. Elle attendait impatiemment les conjectures de Franz touchant ces inconnus qui s’étaient chargés de lui retenir un appartement, rue Dauphine, et de faire descendre ses pénates de la mansarde au premier étage.

Franz fut quelque temps avant de reprendre la parole. Il repassait en sa mémoire des réflexions déjà faites et cherchait de nouveau.

— Si fait, répéta-t-il enfin ; — pour l’un des deux, j’ai plus que des soupçons, c’est presque une certitude.

— Qui est-ce ? demanda Gertraud impatiente.

— Mais cette certitude, reprit Franz, ne me mènera pas très-loin, car j’ignore le nom de cet homme… N’importe ! on peut tâcher… Ce qu’il y a de certain, c’est que, d’après les descriptions de ma concierge, l’homme resté dans la voiture était ma vision du bal Favart.

— Ah !… fit Gertraud qui resta la bouche béante.

— Le fameux cavalier allemand en personne, ajouta Franz, le majo, l’Arménien… ce personnage triple qui me poursuit de sa protection.

— Et l’autre ? demanda la jeune fille.

Franz hésita et regarda Gertraud en face.

— L’autre, répéta-t-il, c’est plus malaisé… Si j’en crois le portrait