Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/144

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— Bah ! firent en même temps Blaise et Robert. Nous les avons entendus remuer dans le taillis.

— Ici, Médor !… cria Bibandier.

Le chien maigre s’approcha en rampant.

— C’est Médor qui est chargé de ce rôle, reprit le malheureux brigand ; il fouille les feuilles sèches avec ses pattes… et il est dressé à se démener comme un diable quand je crie : Attention ! vous autres !…

Robert prit la lanterne et alla reconnaître les bandits subalternes, qui étaient en effet des piquets de bois plantés le long de la route et affublés de guenilles.

— Et ne pas gagner sa vie avec une imagination comme cela ! murmura Blaise ; il y a des gens qui n’ont pas de chance !…

— Eh bien ! dit Robert, j’aurais cru que le pays était bon pour ce genre de commerce… on m’a tant parlé des uhlans !…

— C’est moi qui suis les uhlans, répondit Bibandier ; moi et Médor… c’est-à-dire, il y en a bien d’autres, là-bas, au delà des marais de Glénac… mais ce sont des poules mouillées qui ne savent rien de rien !… J’ai voulu m’enrôler parmi eux… pas moyen !… Et maintenant ils me cherchent partout pour m’étrangler, sous prétexte que je leur fais une mauvaise réputa-