Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/60

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d’autres détails sur Louis de Penhoël, mais l’aubergiste gardait le silence, et l’on pouvait voir clairement qu’il n’en savait pas davantage.

Aussi Robert reprit :

— Père Géraud, je vous prie en grâce de ne plus me parler de Louis !… Je vous écoute, voyez-vous, c’est plus fort que moi… et cependant le temps me presse… dites-moi plutôt ce qui se passe maintenant au manoir… Si Penhoël n’écrit pas, il veut qu’on lui écrive, et le moindre détail sera bien précieux…

L’aubergiste n’en était plus à la défiance. Il eût mis ce qu’il avait de plus cher sous la garde de cet homme, qui lui apportait des nouvelles du fils aîné de son maître.

— Au manoir, répondit-il, je crois qu’on est heureux… En quinze ans on peut oublier bien des choses quand on a la volonté de ne plus se souvenir !… Le cadet a recouvré une bonne part des biens de la famille vendus pendant la révolution… Si ce n’est pas la maison la plus riche du pays à cause des Pontalès, qui ont acheté en 1793 le vieux château, la forêt du Cosquer et bien d’autres terres de la famille, c’est encore, malgré ce qui a pu se passer, la maison la plus respectée… Quand vous lui écrirez, monsieur, vous lui direz que la fille de son père, la petite demoiselle Blanche de Penhoël est si belle et si