Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/147

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effort quelconque, je me suis toujours adressé à cette pauvre Lola… Voyons ! pour une fois que je mets votre obligeance à contribution, allez-vous me repousser ?

Pontalès et le Hivain entendirent ce murmure faible qui annonçait la réponse de Madame.

C’était encore un refus, sans doute, car Robert laissa échapper une exclamation d’impatience. Néanmoins il ne se fâcha pas encore. Il reprit le bras de Madame, et continua son plaidoyer en revenant lentement sur ses pas, le long de la route déjà parcourue.

Dans ce mouvement, ils s’éloignaient tous deux du marquis et de l’homme de loi, qui ne pouvaient même plus saisir le sens des paroles de Robert.

— C’est un fin matois tout de même !… dit Macrocéphale. Il aura su prendre la pauvre femme dans quelque piége diabolique !…

— Oui… oui, pensa tout haut Pontalès, c’est un homme habile à la façon des intrigants de comédie… Il a comme cela une douzaine de fils qu’il fait mouvoir assez artistement… C’est un fanfaron d’astuce… un bachelier ès tours de passe-passe !… Les hommes de bon sens comme vous et moi, maître le Hivain, laissent aller les choses, attendent l’occasion, et dament le pion souvent à ces brillants joueurs de gobelets !…