Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/202

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Elles restèrent un instant à genoux, levant au ciel leurs yeux humides, afin de remercier Dieu.

Elles songeaient à Madame et à la pauvre Blanche…

Mais le temps pressait. Diane serra le portefeuille dans son sein, et toutes deux redescendirent l’échelle.

La vieille femme et le vieux chien dormaient toujours comme des bienheureux. C’était une réussite complète.

— Hope ! Bijou !… hope ! Mignon !…

Comme elles avaient toutes deux le cœur léger en reprenant la route parcourue ! Comme elles caressaient gaiement le cou de leurs petits chevaux ! Comme elles étaient heureuses !

— Tiens… dit Diane tandis que Mignon franchissait un large fossé, c’est là qu’on a tiré sur moi hier… Le corps du pauvre Cabry est encore au fond du trou !…

La course ne se ralentit point, mais elles se penchèrent toutes deux ; leurs bras s’enlacèrent et leurs joues s’unirent dans l’ombre.

— C’est la dernière fois que tu seras exposée à un danger pareil, ma petite sœur, s’écria Cyprienne ; ils sont vaincus !…

— Et qui sait ? ajouta Diane ; peut-être y a-t-il dans ce portefeuille de quoi rendre à Penhoël la fortune qu’on lui a volée ?…